J'ai fort longtemps vécu dans un état léthargique de stagne musicale. Du verbe "stagner", tout à fait. Pour faire plus clair, des moments où, trop paresseuse pour me préoccuper de l'actualité musicale, je restais sur mes acquis, les mêmes et éternelles chansons en bouche. Le groupe favori, quelques vieilleries so 2010 ou excentricités sur lesquelles j'ai jadis jeté mon dévolu.. Hélas ma mie, ces groupes ne pouvaient satisfaire mon insatiable appétit de découverte ainsi que mon petit côté aventurier.
Après quelques mois passés à élever des chèvres en Isère puis des alpagas au Pérou
(Vois-tu, ceci est une allégorie. Signifiant à quel point j'étais devenue une inculte de la musique "in".), je reviens donc d'entre les tréfonds de l'ignorance afin de vous proférer quelques conseils à désormais suivre pour écouter bien, et surtout mieux. Ca peut toujours servir à épater les copains et les copines à la récré.
• Conseil numéro 1 : Non, vous n'appartenez pas à un genre musical en particulier.
Hier, bien décidée à révolutionner ma vie, j'ai enfin pris la symbolique décision de quitter le groupe fessebouc "ROCK VS RAP : Rock Side" tout en écoutant ceci exactement. J'ai évidemment versé quelques larmes à l'idée de devoir me mettre à écouter Lady Gaga ou Skrillex, mais que voulez vous, je me dois d'être quelque peu éclectique.
En définitive, il faudrait mettre de côté nos préjugés et essayer de tout. Vous trouverez peut être chaussure à votre pied dans le dubstep, ou du moins quelques riffs fort sympathiques. (Je ne saurais sérieusement dire si ma phrase précédente était ironique ou non.) Bref, histoire d'égayer la tristounette playlist concoctée il y a trois ans de cela pour la soirée post Bac.
• Conseil numéro 2 : Keep your indentity baby
Il fut une époque où, dénuée de sens critique, j'écoutais les "tubes" qui passaient à la radio. Il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise musique : c'était juste trop trendy d'écouter Green Day ou Dragostea Din Tei. Back to the Future, j'ai quelque peu développé mes goûts au vu de la vacuité musicale qui m'habitait jadis. Je cherche à écouter ce qui m'émoustille plutôt que du fadasse. Exit, donc, l'effet de mode. Dans ses oreilles, on a ses inconditionnels groupes monstres, par lesquels on ne fait que de jurer, ou ses tendances de saison, accompagnées de quelques expérimentations du moment. On a aussi les « last year tracks » parce que 2011 a donné des fruits plutôt savoureux, le tout parsemé de quelques chansons-pépites qui nous illuminent la journée.
• Conseil numéro 3 :
Il se peut que vous vous sentiez concernés par la problématique du sujet (j'aurais du mal à vous démontrer en quoi elle consiste ceci dit) et/ou soyez désespérément à la recherche de conseils afin d'égayer votre vie musicale. Voici donc, sans aucun doute, le plus important d'entre eux : Remettez en cause votre curiosité.
Si comme moi vous restez scotché sur le côté superbe d'une track depuis 2008, dites vous qu'il est temps de remédier à cela. Allez, on fait les foufous et on y va avec les doigts.
Pour cela, on passe par chez ALIAT et ses confrères, qui chinent pour vous les trouvailles du moment. On s'intéresse aux rubriques critiques musicales de ses hebdos préférés. Mais surtout, l'on discute sons et noctambulisme avec ses amis autour d'une bouteille grand cru, acquise pour une poignée d'euros chez l'épicier du coin, tout en écoutant le dernier Mystery Jets (The Nothing). Otherwise, on peut jouer les audacieux chez son disquaire. Je dis disquaire afin de ne pas citer d'autre enseigne, et rester dans l'optique "commerce de nos contrées françaises" évidemment. Mais un vendeur spécialisé fera aussi l'affaire.
En bref, on écoute tout ce qui nous est vivement conseillé, tout ce qui nous aguiche, tout ce qui nous donne envie et on essaie de prendre son pied avec délectation.
Maintenant, remontez des abysses à la lumière. Léchez vous les doigts. Faites fi de vos préjugés, écoutez ce qui vous plaît et allez toujours plus loin dans la découverte. Puis une fois votre satiété apparue, dites vous que vous n'avez pas fini d'avoir faim. Car la famine est un mot qu'ici nous ne connaissons pas.
CEK.