29 octobre 2012

KAMASUTRACK. 02 - FAUVE




En 2012, le monde était vraiment en bordel. Les gosses ne faisaient plus la différence entre la télé et la réalité, les trentenaires jouaient aux adultes, les vieux se prenaient pour des jeunes, et les jeunes se prenaient la tête, en particulier à propos du candidat pour lequel ils allaient voter. Dans Secret Story, pas à la présidentielle. A peu près tout le monde manifestait une propension assez extraordinaire à se voiler la face, dans le mépris le plus total de la loi anti-burqa du 11 avril 2011, soit dit en passant.
Et puis il y avait des collectifs comme Fauve. Des gens capables de nous filer des frissons dans l'échine en 4 minutes 36 (Kané). Des gens capables de nous commotionner, de nous foutre mal à l'aise, de chambouler complètement nos repères, et la seconde d'après de raviver en nous une putain d'envie de vivre, une espérance toute neuve. Des gens capables de dire des trucs comme “Mais il faut pas que tu désespères, perds pas espoir ; promis juré qu’on la vivra notre putain de belle histoire. Ce sera plus des mensonges, quelque chose de grand, qui sauve la vie, qui trompe la mort, qui déglingue enfin le blizzard ». (Nuits Fauves)
D'aucuns me diront sûrement : « Du calme meuf, c'est juste un groupe... ». Ce à quoi je répondrai, un peu pompeusement peut-être mais avec sincérité, que oui, Fauve n'est qu'un groupe, mais de la même manière que le diamant n'est qu'une pierre. Ceux qui ont écouté leurs rares mais denses chansons confirmeront.
On a eu la chance de s'entretenir avec Quentin, Stéphane, Noki, Pierre et Siz, pour leur poser quelques questions à propos de ce qui se trame dans leurs walkmans. (on vous a pas dit que les iPod c'était beaucoup trop 2011?) La bonne surprise, c'est qu'en plus d'être passionnés, hyper éclectiques et délicieusement perchés, ces fauves-là sont aussi très très drôles – les réponses chelous qu'ils ont apportées à nos questions cheloues méritent de figurer au Panthéon de la chelouterie.



1. Quelle est ta track "plaisir coupable" ?


Quentin : Céline Dion - "Pour que tu m'aimes encore". Et je sais très bien que je suis pas le seul. Soyons honnête ce morceau est incroyable. Ultra bien ficelé, ultra chialant, ultra trop bien. Faut dire qu'à l'époque Goldman était en grosse forme.


Stéphane : Blink-182 - "Reckless Abandon". Ne nous méprenons pas, je suis un grand fan de Blink et j'assume toujours autant (si ce n'est plus qu'avant). C'est juste que ce titre est globalement assez pourri par rapport à ce qu'ils ont fait précédemment : mélodie assez pauvre, refrain relou, prod surgonflée dégueu... il y a que la batterie qui en vaille la peine (comme souvent à partir de cet album). Ils sont vraiment partis en couille après et en fait, ils avaient déjà commencé à ce moment-là. Pourtant, je sais pas pourquoi, je peux pas résister à ce titre... parce que même si c'est naze c'est juste ultra-catchy, sorte de ritournelle horrible qui colle au cerveau et que tu te prends à fredonner après l'avoir écouté... infernal... Les mecs ont quand même un vrai talent dans les mélodies, on peut pas leur enlever ça.

Noki : Rim-K - "Boozillé" "On vous blesse / C'est la BS"...



2. Quelle track pour te séduire ?


Stéphane : Une que je connais pas et que je trouverais géniale.

QuentinNancy Sinatra, "These boots are made for walking". Trop fadoche.


3. Quelle track écouterais-tu pour un road trip ?


Stéphane : Tout dépend de l'heure, de l'endroit, du temps qu'il fait dehors, à quel moment du voyage on se situe, etc.

 Si c'est sur une route déserte de nuit, en grande ligne droite, pied au plancher parce qu'on a besoin d'avaler encore un paquet de kilomètres... alors incontestablement Queens of The Stone Age, "Go with the Flow". Mécanique, pendulaire... avec ça c'est plus une bagnole que tu conduis, c'est une locomotive. Le clip illustre parfaitement ça.

Il y a aussi Millionaire, "Ballad of pure thought". Quand c'est le lendemain en fin de matinée, après avoir roulé toute la nuit, que tu commences à fatiguer, que le soleil te brûle les yeux, que t'es toujours au milieu de nulle part et que tu lèves un peu le pied parce que de toute façon t'en as encore pour des heures de route donc autant profiter du paysage.



Une dernière (pour la route): Chromeo - "100%". ça c'est plus quand t'es en mode chill dans ta Testarossa décapotable blanche sur la highway au bord de Miami Beach, les palmiers le long de la route, le soleil couchant sur la mer au loin. Tu t'es sapé en costard jaune, normal, tu vas boire quelques drinks avec la bimbo blonde qui est à la place du passager.


Il y a des centaines de chansons que je mets en bagnole quand je fais de longs trajets, je pourrais en citer un paquet d'autres.

PierrePaul McCartney - "Momma Miss America". L'incarnation musicale du mode CRUISIN (et une des lignes de basse les plus cools de l'histoire de la ligne de basse).


Quentin : Stupeflip - "Les cages en Métal"


4. Quel morceau voudrais-tu qu'on passe à ton enterrement ?


StéphaneThe Kinks - "Strangers". Putain de marche funèbre qui en fait parle de la vie... "But If I live too long, I'm afraid I'll die". Un de mes titres préférés de tous les temps, point.


Quentin : Bob Dylan - "Mr. Tambourine Man". Et si possible la version live qu'on trouve dans les Bootleg Series Vol. 4 parce qu'elle est deux fois plus longue. Mon choix changera jamais parce que ce morceau restera pour l'éternité dans le top 5 des chansons les plus classes de tous les temps. Le live à Newport de 1965 est mortel aussi ("Does anybody have an E harmonica ? An E harmonica, anybody ?") :


SizThe Doors - "The End". Because it would be fucking epic for people to listen to that song in that specific state of mind, no ?

(Parce que ce serait putain d'épique pour les gens d'écouter cette chanson dans cet état d'esprit-là, non?)



5. Quelle track écoutes-tu après l'amour ? (enfin après la baise, parce que l'amour c'est pour les pédés)


Stéphane : Je crois que c'est le seul moment où j'ai pas envie d'écouter de musique.

Quentin : Patrick Sébastien - "Pourvu que ça dure"



6. Quelle est la track que tu juges la plus inspirante?


StéphaneLagwagon - "Over the Hill". Déplacer des montagnes même si c'est pour être déçu au final, se casser la gueule mais retomber sur ses pattes, tout ça avec le sourire. Putain de titre le plus optimiste du monde.

Quentin : Le Chant des Marais



7. Tu découvres la machine à remonter le temps et tu as la possibilité de rencontrer Mozart. Quelle track voudrais-tu lui faire écouter ?


Siz : "Kick in the Door" by Notorious B.I.G. aka Christopher Wallace. And I'd tell this Mozart dude why Biggie Smalls only lived to record one album before he got shot in a dumbass gangster/money/pride feud between thugs. But i'm not sure he'd get it. 

(Et je raconterais à ce Mozart pourquoi Biggie Smalls a vécu seulement le temps d'enregistrer un album avant d'être tué dans une embrouille débile d'argent/honneur entre gangsters. Mais je ne suis pas sûr qu'il comprendrait.)

Stéphane : Anal Cunt - "Hitler was a sensitive man" (ndlr : ne pas écouter !)

Quentin : Un truc à lui, en THX sur les enceintes de salon de mon padre. Le petit Wolfgang sera content de voir qu'on respecte enfin son travail et que ses oeuvres ont été enregistrées avec du matériel haute-définition et sur des supports performants.


8. Quelle track conseillerais-tu pour fumer un joint ?


NokiFonky family - "Shit squad"


Siz : There has to be two :

    1)    " Fe Fe Naa Efe" by Fela Anikulapo Kuti. Because Fela is the absolute king and that this song was made to be heard live in an open-air concert in Lagos, under the influence of drogues. At least that's where it takes me everytime I hear it.

AND

    2) "Talk Show Host" by Radiohead. Because Thom Yorke's voice and lyrics take a whole different meaning when you're high on weed. Song is genius and brilliantly produced. Also takes me very far.


(Il y en aurait deux : Fe Fe Naa Efe de Fela Anikulapo Kuti. Parce que Fela est le king absolu et que cette chanson a été faite pour être entendue en live à un concert en plein air à Lagos, sous drogues. Du moins c'est là-bas qu'elle m'emmène à chaque fois que je l'entends. ET Talk Show Host de Radiohead. Parce que la voix et les paroles de Thom Yorke prennent un sens très différent quand on est défoncé. La chanson est géniale et brillamment produite. Elle me fait aussi partir très loin.)


Stéphane : j'ai jamais fumé de ma vie...

Pierre : Léo Ferré - "La Solitude"



9. Le morceau classique que tu préfères ?


Quentin : Tous les tubes d'André Rieu et surtout celui qu'on entendait avant dans les pubs pour les chocolats liégeois à la télé.


Stéphane : J'y connais rien en classique. Le Boléro de Ravel c'est du classique ? La marche turque ? Non j'y connais vraiment rien.


10. La track que tu as le plus écouté dans ta vie ?


NokiIAM - "Demain C'est Loin"


Stéphane : Selon last.fm c'est "Houston we have a problem" de The Queers.

Mais c'est forcément biaisé, last.fm ça a moins de 10 ans et ce titre date de 2007.

Je sais pas, j'hésite entre :

- "Hey Bulldog" des Beatles, que je dois probablement écouter depuis que je suis né (d'aussi loin que je m'en souvienne) ;


- Metallica - "Until it Sleeps". Parce qu'à l'époque y avait pas Internet et qu'on écoutait tout le temps le même CD en boucle ;



- Ugly Kid Joe - "Everything about You" parce que j'ai toujours rêvé (et je rêve toujours) de vivre dans Wayne's World.


 
11. Quelle track pour une partie de pêche en barque ?


Stéphane : Je sais pas putain, il faut pas faire de vibrations quand tu pêches, ça effraie les poissons. On peut pas mettre de grosses basses, c'est comme "La vieille dame du dessus / elle aime pas beaucoup les basses"... Stupeflip - Stupeflip


Quentin : Y a que les touristes (et les gens qui pêchent en eau douce) qui disent "barque". En vrai on dit une plate ou une annexe, une prame à la rigueur. Mais pas une barque. C'est comme dire des "rames", personne fait ça en vrai. Bref le meilleur truc c'est "Intro" des XX. Mais bon ce morceau passe partout et tout le temps donc c'est peut-être un peu de la gruge.



12. Quelle track tu emmènerais avec toi pour une nuit en garde à vue ?


Quentin : On n'a pas le droit d'écouter de la musique en gardave (par contre on a désormais droit à un avocat). Mais bon, si c'était possible : Shaggy - "It Wasn't Me". Ce truc est carrément devenu une stratégie de défense aux assises tellement c'est efficace.


Stéphane : Un truc de rap français caillera genre Nessbeal - "Réalité française"  ou Booba - "Bâtiment C".

Sinon, Leftöver Crack - "One dead cop

SizDe La Soul - "Ring Ring Ring (Ha Ha Hey)" because the track is dope and it's the perfect song to get you back up on your feet once you've been butt-raped in your cell. Plus, you probably won't be answering your mobile phone that night, thus the lyrics.

(parce que ce morceau est dingue et que c'est la chanson parfaite pour te remettre sur pied après t'être fait violer dans ta cellule. En plus, il est probable que tu ne répondes pas à ton téléphone cette nuit-là, d'où les paroles.)

Noki : NTM - "La Fièvre"



Bonus : Quelle track pour passer une nuit fauve?


Stéphane : Un truc de rap british un peu vénère à la Dels - "Shapeshift"  avec des grosses basses de l'enfer qui font bouger la tête, musique à fond dans la bagnole pour aller écumer la ville (pas pour aller pêcher en barque quoi).

Quentin : Leonard Cohen - "I'm Your Man"




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27 octobre 2012

Cashmere Cat – Mirror Maru EP



Imagine.
La Norvège, la fourrure, les traces de pas dans la neige fraîche. Un chat sautille devant toi tentant d'attirer ton attention.
Tu es distrait. Tu es discret. Mais qu'as-tu entendu ?
Ton sourire me laisse un indice.
Ton pelage d'hiver te trahit.
Tu venais d'écouter ça :










Tracklist :





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04 octobre 2012

Salade de Noisettes Vol. 5




La cinquième Salade De Noisettes est enfin prête pour démarrer la nouvelle saison et bien sûr pour le plaisir des tes deux oreilles désormais habituées à supporter ton beau casque et tes goûts miraculeusement variés. Une petite touche de chaleur pour t'aider à préparer l'arrivée des jours tristes et des chutes de feuilles pessimistes. En passant par la pop californienne de Wildcat! Wildcat!, à la suave reprise de Tesselate par Mumford & Sons, des petites touches hip-hop, chill et groovy afin de garder la tête haute et le moral à bloc lors des matinées encore humides et glissantes de la veille. 




 


03 octobre 2012

Chronique Menstruelle

Le Vent du Nord

Pendant que vous passiez vos vacances à Miques Aux Noces, effectuiez un roadtrip de baisé avec vos amis dans le Cher/Tarn/Périgord/insérez ici le nom d'un département du genre/ j'ai un peu pris l'air moi aussi. Devant des scènes, dans des files d'attente, des voyages en train interminables. Ou dans les bras d'inconnus.
Avez vous passé de bons moments à la seule et unique bonne boîte de Francfort ? Dégusté de délicieux pâtés de foie artisanaux sur une nappe à carreaux, dans un champ, à l'ombre d'un olivier centenaire ? Ou êtes vous juste resté chez vous.. Dites moi au moins que la musique dans vos oreilles vous faisait vibrer. Au pire, je vous rassure deux fois : Primo, qu'importe le lieu où vous étiez. Car nous savons tous que depuis Mars 2010, tout a l'air délicieusement branché dès qu'on lui flanque un filtre Instagram dessus.

Deuzio, le son, nous nous en chargeons.


Mes vacances ont d'abord consisté à écouter le dernier album de Grasscut en boucle et à zoner sur Nancy, ville morte aux beaux jours. Ensuite, fin juin, me voici aux Eurockéennes de Belfort avec toute la bande, à crier "Apéro" à chaque coin de tente. Le premier jour, hormis l'horrible prestation de Mars Volta, nous avons eu droit à la surprenante Christine, noire de monde, ou aux envoûtants Londoniens de Factory Floor pour finir la soirée en beauté. Le Samedi, les foudres d'Odin nous tombent littéralement dessus, me privant (notamment) de l'affriolante "Plage à Pédro". Cette dernière nous promettait, un air lubrique au fond des yeux, Kavinsky, Sebastian, Electric Guest, Kindness, Django Django et Busy P en petite tenue sur les bords du lac de Malsaucy. Je ne vous cache donc pas ma désérection post C2C de la veille. Le dimanche, pour sécher mes larmes mais pas mes pieds, j'ai notamment eu droit à Sir Jack White, servi sur un plateau d'argent, ou à une Lana Del Rey affublée d'un joli serre tête. Entre temps, mes pieds revêtus d'élégants sacs poubelle, déesse de l'esthétisme, je traversais non sans mal les centaines de mètres de terrains boueux du festival, un kébab à sept balles à la main, une écocup dans l'autre. Vous auriez dû voir et ressentir ce sentiment général de solidarité et de compassion, ces festivaliers braves et courageux, cet amour fanfare de la musique. Favorisé par quelques grammes dans le sang évidemment. Avec rage et passion, je peux cependant te le dire d'avance : Malsaucy je t'aurai. Ai peur, car j'abuserai de toi la prochaine fois.

Plus tard, je traîne à Paname capitale du crime, place des Vosges, et me retrouve en sérieuse discussion avec Madeleine, 87 ans. Madeleine n'a pas de petits enfants, Madeleine a perdu son mari, Madeleine vient tous les jours ici et laisse couler sa vie bien gentiment. "Bref je suis vieille". Seulement, au bout d'une demi heure, c'est l'ennui. Oui, c'est sympa le partage inter-générations : mais il y a des limites. Ma bonne action faite, je m'éclipse sans bruit telle l'amante d'une nuit. Plus tard, j'apprends que le projet "soirée au Wanderlust" est avorté. Dans mon grand désespoir, je passe alors au Marais me changer les idées.. Quand je vois sur une place le montage d'une scène en plein air, à l'occasion du Festival des Nuits d'été. "Encore un groupe indé à la con qui va jouer ce soir" me dis-je. J'ai soudain d'autres considérations lorsque je vois sur Fessebouc que The Aerial joue justement à cet endroit, ce soir là même exactement. Non que je crache sur l'électro d'Etienne de Crecy qui passait au Wanderlust : mais voir le quatuor de Nancy/Liverpool plus ou moins à l'improviste me semble assez réjouissant. 
 
J'en parle donc avec frénésie à l'amie chez qui je loge. "Tu vas voir c'est pas mal du tout, ça vient de chez moi, ça a sa petite réputation." Ce fut, hélas, une mauvaise idée : j'ai eu l'exacte impression de vouloir l’emmener à une sorte de rave party, où quelqu'un de mal intentionné pourrait mettre de la DROGUE dans son verre afin de profiter d'elle, pour ensuite la rendre accro à des SUBSTANCES et enfin l'introduire contre son gré sur un marché clandestin roumain/polonais/mettre ici un random pays de l'est/ de prostitution. Un instant je me suis dit : aurais-je perdu toute mon éducation morale, serais-je devenue une de ces chicks qui rentrent chez elles talons à la main à six heures du matin, après une nuit de dépravation ? Ou mon amie était-elle restée dans toute la splendeur de la chasteté enfantine ? Pour me rassurer, j'ai opté pour la deuxième option. Je me suis couchée à 22 heures en ruminant ma déception et me suis rattrapée le lendemain.

Je vous ferai grâce de mes deux semaines à Cannes. Non que je veuille vous faire envie par cette phrase précédente : mais j'ai dû prendre des antibiotiques et n'ai pu me baigner ni m'exposer au soleil la moitié de mon séjour. Ce qui en gros réduit de 90% l’intérêt d'être dans le sud. En même temps, Cannes, c'est so mainstream tuvoi. Entre deux piqûres de moustiques, j'ai donc passé mon temps vissée devant l'ordi sur fond de Son Lux. A attendre bien sagement le last Animal Collective, le nouvel XX et la sortie du dernier Balthazar dont le premier single met déjà l'eau à la bouche.
 
Début Août, j'arrive à Oslo, un air d'Of Montreal dans la tête : le courroux des dieux de la pluie dans mes bagages. Un peu dans la dèche. Ayant nulle part où loger. Compter sur le fait que j'allais rencontrer une accueillante bande de scandinaves aux yeux bleus dans l'avion était une mauvaise idée. Je prends alors une nuit dans une auberge de jeunesse dégueu, fume clope sur clope (à 12€ le paquet) et rencontre un trentenaire Autrichien qui m'invite à sortir (dégueu aussi, mais il payait les bières). Notre improbable duo se rend alors à une soirée, tout à fait au hasard, et commence à enfiler les pintes à 70NOK (environ 8€).
C'est un bar lambda, qui dans sa prolongation comporte une arrière cour. Dans une caravane, des mecs mixent. Il y a des guirlandes partout, des blondes, du bon son, de l'alcool à flots. Après une heure de son timide, l'endroit explose et devient rapidement un dance-floor. Les corps s'entremêlent, le sol s'encrasse, on prend des photos. 


(Photo non contractuelle)
C'est là que je rencontre cette fille aux cheveux délicieusement bouclés, qui pétille des yeux derrière ses grandes lunettes et se trémousse dans sa robe corail, adorablement vintage. Elle m'adresse un regard, danse avec moi des minutes durant, puis s'approche en me criant son prénom : "Matja !" Les échanges sont complices, les verres trinqués, les danses se succèdent et à la fin de la soirée, sans rien d'autre qu'un sourire, je lui tends mon cellulaire.

Le lendemain, Matja, dans une autre robe vintage, m’emmène alors découvrir Oslo de jour. Les quartiers branchés, l'immense parc Vigeland et ses centaines de statues inquiétantes, la Carl Johans Gate, sorte de Champs Elysées miniatures.. Elle paresse avec moi au port d'Akker Brygge, m’emmène voir des squats pleins de graffitis, ou un coin dédié au street art près d'une rivière. On partage musiques, clichés Français, moeurs et préjugés Norvégiens, quelques mots dans la langue de l'autre, allongées sur l'herbe verte. Pause au Kaffebreneriet pour prendre une bonne grosse part de carrot cake. On prend le bus sans payer, on gambade dans la ville, on rentre dans des Second Hand Shops. Il fait beau, le ciel est bleu, on mange du saumon. Nous sommes des enfants terribles et l'idylle est parfaite.

Mais à Oslo, pas le temps de rester sobre très longtemps. Surtout lorsque l'on sait que les jeunes Norvégiens font partie des plus grands consommateurs d'alcool d'Europe. Matja m'initie à la ville, cette fois de nuit. Ca bouge de partout, ça fourmille, c'est tellement vivant qu'on se croirait de jour. Les gens tournent à la bière, la musique fait tourner la tête des gens, les gens tournent. Je tourne. Matja m'emmène dans des bars intrigants, où les murs sont remplis d'autocollants, où trônent dans des vitrines des playmobils et des figurines rétro. Où il y a des pièces de puzzle en vrac sur les tables, où l'imagination ne fait que fuser. Dans un bar rempli de bornes d'arcades 80's, je découvre Making Marks 


qui se produisait ce soir là à l'occasion du pré-festival d'Øya. LE festival Indie/Rock d'Oslo qui, sur quatre jours et trois scènes, propose des Artistes tels que Bon Iver, Metronomy, Chromatics ou Kindness.. Oui, Kindness encore. Hélas, lorsque Øya commence, je prends déjà le train pour Stavanger, petite ville cliché Norvégienne sur la côte Ouest. Puis Bergen, un peu plus au Nord. Une semaine d'escapade pour voir autre chose que la Capitale, ramener des magnets « I ♡ Norway » et envoyer des cartes postales aux grands parents.

Pour se dire que la Norvège artistique, ce n'est pas que le célébrissime tableau d'Evdard Munch, le Cri, pour réaliser à quel point, putain, la vie est chère là bas et puis pour manger encore plus de saumon. Les shooters avec un inconnu, les bars, les nuits d'ivresse, se succèdent. Les rencontres aussi. Le sourire de Matja toujours là.

Sinon, les fjords étaient jolis.
CEK.



 

ALIAT