Lacet
Pour interviewer Lacet, il ne faut pas avoir peur de prendre de la hauteur.
Je me suis donc juché sur le premier DC3 venu afin de l'atteindre, non sans crever quelques nuages sur mon passage.
Je l'interrompis alors qu'il chillait sur un cumulo-nimbus et il accepta de répondre à mes questions.
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ALIAT : Hey. J'ai entendu ta musique depuis la terre. Raconte-la moi.
Lacet : C'est des restes de souvenirs délavés, des vagues de couleurs sonores pour ainsi dire, quelques guitares aériennes et une certaine mélancolie latente, c'est une retranscription musicale de certaines émotions impossibles à décrire autrement...
ALIAT : Et comment tu fais ça ?
Lacet : Je suis avant tout guitariste mais je bosse au feeling, un air qui traîne depuis longtemps, ou de l'improvisation totale.
ALIAT : Et de quoi tu t'inspires?
Lacet : Je pourrais pas te dire mes inspirations, j'écoute absolument de tout mais on va dire que je sélectionne parce que je sais très précisément ce que j'aime ou non. Quelques exemples :
Beats urbains qui reflètent assez bien une certaine mélancolie latente qu'on partage tous plus ou moins dans ces très grande villes, où l'on se perd et se retrouve aisément, à écouter donc dans le métro.
Une folie, un son d'ailleurs, un trésor sous estimé, inestimable, voyage presque stellaire encore une fois, très puissant.
Inattendu, ravageur, céleste, une envie de bouffer le monde extrêmement bien exprimée, en musique, et même en parole, la voix m'a d'abord sidéré : "Fuckin' the world and make the universe be my baby". L'EP est donc ultra recommandable, y'a du génie la dedans.
Tout simplement une oeuvre d'art, une de mes chansons préférées.
ALIAT : C'est noté, ce sera parfait pour mon voyage de retour. Quels sont tes projets?
Lacet : Deux EP sont en préparation dont un avec Clara Cappagli de Betty Kiwi où nous collaborons avec le petit label Fake Flamingo Records, de Californie, qui sortira début mars et que je rejoins en avril, puis des feats avec le très bon crew de LA, Young x Collective qui vont d'ailleurs participer à quelques-unes de nos chansons.
ALIAT : Cimer. Et sinon,...
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Même pas le temps de finir ma question que déjà je sentis le poids de mon altitude peser sur moi, et l'attraction terrestre m'entraîner doucement mais fermement vers la terre. Au moment où je touchai le sol, je m'aperçus que Lacet avait laissé s'échapper une track qui s'était accrochée à mes doigts. Je l'écoutai baqué dans mon hamac, pour profiter de la tiédeur de la fin d'après-midi avant que le ciel ne s'embrase.
