J'ai toujours détesté cette tendance teen merdique qui consiste à sortir du placard l'espace de deux semaines pour retourner ensuite à sa bonne vieille hétérosexualité en se trouvant putain de cool et définitivement badass après deux ou trois mauvaises baises.
Genre, "J'ai vu Black Swan et je suis profondément persuadé(e) que si j'ai des relations sexuelles avec une personne du même sexe j'aurai soudainement le swag de Natalie Portman."
Mais bon, elle avait ces cheveux courts, presque blancs, à la Agyness Deyn, et ne cessait d'incliner la tête gracieusement comme si elle suivait le mouvement du vent. A moins que ce ne fusse la techno claire, incisive, du track Moderate de Attaque que diffusaient les enceintes.
A vrai dire, sa conversation n'était pas des plus impressionnantes. Mais l'écouter délivrer gravement des banalités au sujet de l'importance du temps dans la série Twin Peaks de David Lynch ou à propos de l'album à venir de Connan Mockasin ne manquait pas de saveur.
Je m'approche, assez près pour sentir l'odeur de son parfum Elie Saab, et connecter mon iPod. Play. (Girls – Martina Martinez)
Ensuite, tout s'accélère.
Elle me sourit, je lui demande son nom, je n'écoute pas la réponse, 1, 2, 3 shots de Jägermeister, elle sourit encore, mojito, bière, mojito, blunt, bière, bière, on va à l'extérieur en riant et tanguant et en tombant à terre.
Et maintenant, on est sur une colline à fumer les cigarettes qu'on a roulées avec des tickets de caisse, faute de feuilles OCB. Son téléphone portable joue Arcade Blues de Neon Indian et je prends sa main tandis que les synthés chillwave un peu tordus s'élèvent dans les airs.
Je la sens frissonner quand nos épaules entrent en contact.
Brise tiède, ciel bleu marine.
Sa peau a un goût de sel et de miel.
C.
« Come on, you’re not that lame… », I thought to myself. Beateaz Rudetown's mix of She’s a fox by Marvel the Gr8 (http://www.mediafire.com/?ec2ry1o2j34ucy7) was caressing my ears with its sweet moombah-beat.
I always hated that crappy teenage trend of coming out of the closet for two weeks and then going back to your good old heterosexuality thinking you’re wicked cool and definitely badass just because you went down 2 or 3 times.
Like, “I saw Black swan and I’m deeply convinced that if I have sexual intercourse with someone of my sex I’ll suddenly look like Natalie Portman.”
But well, she had this short, almost white, Agyness-Deyn like hair and kept inclining her head gracefully as if she were following the movements of the wind. Or was it the clear, incisive techno sound of Attaque’s Moderate broadcasted by the speakers.
To tell you the truth, her talking wasn’t really impressive. But listening to her gravely delivering trite remarks about the meaning of time in David Lynch’s Twin Peaks or the upcoming album of Connan Mockasin felt quite pleasant.
I come closer, close enough to smell her Elie Saab perfume, and connect my iPod. Play. (Girls – Martina Martinez)
Then things go quite fast.
She smiles, I ask her her name, I don’t listen to the answer, 1, 2, 3 shots of Jägermeister, she smiles again, mojito, beer, mojito, blunt, beer, beer, we go outside laughing and swinging and falling on the ground.
And now we’re on a hill smoking the cigarettes we rolled with some till receipts because we were out of rolling paper. Her phone is playing Arcade Blues by Neon Indian and I take her hand as the twisted chillwave synths rise in the air.
I feel her shivering when our shoulders make contact.
Warm breeze, navy blue sky.
Her skin tastes like salt and honey.
C.
(thanks Joe R. for the read-through)
(thanks Joe R. for the read-through)
Picture by Mathilde Pouzergues