29 avril 2016

[INTERVIEW] w/ LOYLE CARNER


C'est l'histoire de Ben Coyle Larner. Jeune sud-londonien dans la vingtaine à l'enfance pas la plus heureuse, vouant un culte à Eric Cantona, la poésie et au théâtre, un homme au capital sympathie dépassant l'entendement et au flow inimitable, voici l'interview de Loyle Carner.
Avant son show dans un Pop-Up du Label plus que plein, nous avons eu la chance de parler Hip Hop, Shakespeare et Roland Emmerich avec la relève du spoken word à l'anglaise.

ALIAT : Tu as commencé à écrire et à composer jeune, qu'est-ce qui t'as poussé vers le rap?

Loyle Carner : Je pense que c'était une évolution naturelle venant de la poésie, quand j'ai grandi, j'ai trouvé que c'était une manière plus naturelle, plus ouverte de s'exprimer et une plateforme plus facile.

Sur quoi tu rappais à l'époque?

Quand j'étais plus jeune, je parlais à peu près des mêmes choses que maintenant. En fait un des premiers trucs que j'ai écrit était un truc sur mon meilleur ami, qui est mort quand j'avais 9 ans. J'avais écrit un poème sur ça, je l'avais fait pour moi, je le fais toujours mais je me suis dit que j'étais capable de le lire devant tout le monde, je voulais que les gens l'entendent.

Maintenant les termes Rap et Hip Hop sont un peu galvaudés, beaucoup de tracks ressemblent plus à du r'n'b ou de la pop. Mais quand on écoute ce que tu fais, on retrouve la vibe des années 90, une prod profonde et propre. Tu as senti le besoin de revisiter le style old school?

Je ne sais pas si c'est « revisité » mais j'essaye de créer quelque chose en m'inspirant de la musique des années 90. C'est un très beau son, très sensible, et je sais que j'ai besoin d'en écouter pour pouvoir créer quelque chose, mais quelque chose de nouveau.



Ta musique ressemble à un échange à coeur ouvert avec le public, tu ne ressens aucune gêne parfois en montant sur scène?

Avant je pouvais. Quand je jouais dans des festivals ou en première partie, j'avais peur de m'ouvrir, en même temps ça fait partie du jeu et j'aime ce tout. Maintenant c'est plus facile, je suis tête d'affiche, les gens viennent m'écouter, je sais dès le départ qu'ils apprécieront ma musique.

Ces deux dernières années sont allées vite pour toi : une collab avec Kate Tempest, en tournée avec Joey Bada$$ et tu es toi même souvent en tournée. Tu trouves le temps pour composer ?

Ouais j'en ai, on n'en a jamais assez mais j'en ai un peu. En ce moment je travaille sur mon album, ce qui me prend beaucoup de temps, mais ce qui veut dire que je le fais sérieusement ! J'ai tout de même le temps de sortir de nouveaux sons, d'ailleurs il y en a un qui sort mardi 26 avril ! Finalement j'arrive à trouver un certain équilibre et en étant sur scène je me crée une nouvelle expérience, je rencontre beaucoup de personnes. Ça me donne matière à écrire aussi !



Tu es souvent présenté dans les interviews comme le "poète triste", cette image te convient?

Oui, je crois. J'ai toujours eu l'impression que quand t'étais énervé ou triste tu avais envie d'écrire pour pouvoir surmonter cet état, c'est la raison pour laquelle je compose. Alors que quand tu es joyeux, tu as juste envie de profiter de la vie, tu n'as pas besoin de quelque chose pour surmonter ton bonheur.

Tu vas rire, mais j'ai vu sur ta page Wikipédia, que tu avais joué un petit rôle en 2008 dans le film 10 000 BC de Roland Emmerich, ton rêve au début, c'était de devenir acteur?

Ah ! Je ne savais pas que j'avais une page Wikipédia ! Ca défonce ! Oui et ça l'est toujours un peu, toute ma vie j'ai joué, j'adore ça, j'ai toujours été un grand fan de Shakespeare et Tchekov. J'étais très timide à l'école, et puis je suis allé dans une école d'art dramatique de 14 à 18 ans. Finalement je pense que rapper et jouer, c'est un peu la même chose, c'est de la littérature, tu racontes une histoire. Mais dans le rap c'est mon histoire. Après j'adorerais jouer dans une pièce mais on ne peut pas tout faire, aujourd'hui je dois jouer ici, on verra après.

Quel était ce rôle?

J'étais un jeune du tribu, je jouais le rôle d'un personnage principal quand il était petit. Je devais avoir, genre, une réplique ! J'avais 13 ou 14 ans, le rêve devenait réalité, j'étais une superstar pour mes copains, je suis allé à la première en costume, c'était très sympa !



Intéressante anecdote ! Sinon j'ai entendu tes collaborations avec Tom Misch récemment, c'est incroyable. Vous êtes amis dans la vie ?

Oui il m'a contacté par Facebook après la sortie de mon premier EP il m'a dit qu'on vivait plus ou moins dans le même quartier, au sud de Londres. En plus on avait des amis en commun du coup on a un autre truc qui sort le mois prochain ça va être génial.



Il joue en juin au festival Majestic Casual à Paris!

Ah c'est génial ! J'essaierai de venir le voir !

En ce moment il y a plein de choses qui se tournent autour du hip-hop, boom bap, tu as foi en ce renouveau ?

Ouais c'est sur que maintenant grâce à SoundCloud ça paraît tellement plus simple. Tu n'as même plus besoin de salle d'enregistrement, de label. Juste d'une connexion internet, d'un ordinateur et d'une bonne musique. C'était plus facile pour moi de balancer des morceaux et essayer de me faire connaître, tu vois ?

Il y a de plus en plus de personne qui écoute du hip-hop en ce moment !

Oui carrément, maintenant ce n'est plus que le hip-hop américain mais les anglais, les français le reste du monde s'y met, c'est facile à trouver et ça évolue très bien.

Dans BFG tu as samplé Ariel Pink samplant "Baby" de Donnie & Joe Emerson, c'est une track importante pour toi ?

Oui c'est une de mes chansons préférées. J'ai d'abord entendu la version de Ariel Pink et j'ai cherché l'originale. Depuis je l'adore, ils ont une histoire intéressante, ils ont mis du temps à percer et finalement ne savent pas à quel point ils sont connus.





Maintenant on à hâte de te voir en live, pas trop stressé ?

Un peu nerveux mais je suis excité en même temps, je sais qu'il y aura plein de monde donc c'est cool ! Car parfois tu joues mais tu sais pas trop qui il y aura, c'est pas toujours évident.

En plus ce soir c'est spécial car c'est une petite salle de moins de 200 personnes ! C'est super intime et on pense que c'est l'endroit idéal pour te voir en concert. Ca change des grandes salles ou des festivals.

C'est vrai, on va pouvoir établir une connexion avec le client. Le problème quand les gens commencent et deviennent connus trop vite, c'est qu'ils jouent dans des grandes salles alors que t'as plus besoin d'être proche de ton audience, prendre ton temps et parler aux gens. J'ai envie de regarder les gens quand je rap et leur parler, leur raconter mon histoire.




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27 avril 2016

A LIFE IN MACKI FESTIVAL

 

Petit voyage spatial à bord de la belle soucoupe du Macki (Mamie's + Cracki) Music Festival !
Le week-end du 2 juillet prochain, non loin de Paris, sur les rives de la Seine (Carrières-sur-Seine pour être exact) se poseront quantité d'Ovnis (et là le terme est voulu) pour vous faire vibrer au rythme des astéroïdes et faire scintiller ces deux journées sous le signe de l'éclipse solaire.
Entre deux cratères, viendront se produire sur scène pléiade d'étoiles (pour ne pas dire star) filantes et autres satellites musicaux. En quelques noms : François & The Atlas Mountain, Acid Arab, Papooz, Dan Shake, Bonnie Banane, Tom Trago ou encore Agar Agar.

"Tiens. Un nom inconnu vient conclure cette liste ?" Me direz-vous. 
Essentiellement utilisé dans la cuisine japonaise pour faire des patisseries en gélatine plus ou moins appétissante, Agar Agar est aussi un nouveau duo parisien préparant son atterrissage en douceur au sein de ce BEAU line-up. Certainement le groupe dont on parle le moins et dont on va parler le plus ces prochains mois, Clara et Armand se sont assemblés le temps d'un track au début de l'année 2015 pour composer le morceau bien inspiré des années 80 et de la génération Temps X : "Prettiest Virgin". La démo n'ayant pas vraiment fait mouche sur la page soundcloud de Clara (également chanteuse du groupe punk-rock Cannery Terror en compagnie de Lacet - la boucle est bouclée), c'est alors que le label Cracki Records (et son nez fin, soyons francs) l'intègre dans ses rangs.
Ce morceau est une prouesse que l'on pourrait qualifier de drogue. Ecoutez et ré-écoutez plutôt :



Bref, un beau festoche dont l'entrée est clairement abordable pour quiconque fera un peu de baby-sitting ce week-end !
On s'est permis de faire une sélection des meilleurs titres de cette belle débandade d'artistes présents à l'un des évènements parisiens les plus attendus cools de l'été.

On s'y retrouve ?



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26 avril 2016

JASON NOLAN x ALIAT


Petit flashback... Il y a 4 ans, en mai 2012, nous rédigions un petit article sur de jeunes artistes qui nous avaient tapé dans l'oreille. Un certain Jason Nolan nous avait captivé et voici ce que nous en disions sur son titre "Bicycle Shed" (aujourd'hui disparu) : 
"La pop revigorante de Jason Nolan, jeune londonien surdoué coincé dans sa chambre avec son microphone et son ordinateur, est l'assurance d'un succès sans appel. Xylophones sauvages, échos délirants, rythme effréné, Bicycle Shed saura caresser vos oreilles tout au long de vos promenades nocturnes forestières."
Le succès n'a pas sonné à la porte de Jason pendant de longs mois jusqu'au jour ou nous tombons sur une vidéo youtube de la chaine Majestic Casual en mars dernier. Et oui, Jason rencontre son audience 4 ans après son premier EP. Il est, une fois de plus, la preuve vivante qu'il ne faut pas abandonner ses rêves et croire (un peu) en la magie d'internet!
Il nous raconte qu'il était en contact avec un interlocuteur de Majestic l'année dernière et qu'un jour, en envoyant ses dernières démos, la chaîne (devenue maison de disque) lui proposa un contrat. Il passa alors tout l'été 2015 dans des petites pièces pour enregistrer son nouveau premier EP "Wonder Years" qui sortira le 27 mai, voici le premier extrait en free download :



Nous étions loin d'imaginer un tel revirement de situation pour notre jeune ami anglais et il nous était naturel de reprendre le contact avec lui. Pour respecter les traditions, il nous a préparé une petite selection recueillant ses récentes découvertes et ses plus lointaines inspirations. Ambiance :



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25 avril 2016

[NEWS] Nadia Nair - Blow (Free Download)


Sur la côte ouest suédoise, une ville en plein développement artistique commence à susciter l'attention des touristes et des jeunes européens. Cette ville, Göteborg, correspond à Bordeaux pour nous. C'est proche de la mer, c'est une grande ville sans être immense, il y fait bon vivre et on peut facilement s'y installer sans se ruiner.
Dans cette ville, nait donc une nouvelle génération d'artistes connectés, prêts à sortir des sentiers battus pour faire découvrir leur musique au monde. Une artiste a attiré notre attention il y a quelques semaines de cela. Son nom : Nadia Nair. Sa musique : Unique. Son style : Une pop indie ultra rythmée par une voix hors du commun qui sent bon l'air frais nordique.

Son titre "Blow" issu de son premier album "Beautiful Poetry" à paraitre ce vendredi est une bouffée d'oxygène énergisante et addictive qui, par l'originalité de son rythme, saura créer un sentiment de bien être inégalé et immédiat.

En téléchargement gratuit cette semaine pour rendre l'attente plus agréable !



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22 avril 2016

[NEWS] JUNA x Roman Kouder - Somewhere EP


Un vendredi qui démarre bien est souvent annonciateur d'un bon week-end. Aujourd'hui, la semaine se terminera de la manière la plus funky qu'il soit grâce à la sortie du nouvel EP de JUNA en collaboration avec Roman Kouder.
Deux noms qui vous parlent certainement peu pour l'instant, mais laissez nous éclairer votre lanterne.

Roman Kouder est un producteur/beatmaker parisien faisant ses débuts sur soundcloud il y a trois ans avec un remix vitaminé du Fragment Of Time de Daft Punk. Il construit petit à petit son univers nu-disco à travers deux EP's et rencontre le succès avec son titre Back To Life en collaboration avec le trio Patawawa en 2015. Il allie aujourd'hui son talent et sa touche à celle du groupe JUNA.

JUNA est la recomposition d'un ancien groupe rock (The Drops) qui décide de se mettre à la funk. Cinq potes débordant d'énergie qui mixent la house, le funk et la nu-disco pour un résultat détonant.
Leur EP en collab avec Roman Kouder sus-cité, redore le blason de la disco made in France au même titre que FKJ, Breakbot et Moi Je.

Trois titres dont deux inédits plus deux remixes qui nous ont séduit dès la première écoute par leur capacité à enthousiasmer nos oreilles et raviver les couleurs moroses qui tendent à nous entourer.
Le premier titre, Be Mine, sans aucun doute le single de cet EP, est une petite fraîcheur printanière efficace et annonciatrice d'un bel avenir pour ses auteurs.



Cet engouement pour les sonorités funky semblant renaître en même temps que le dernier album des Daft Punk et entretenu par des figures inévitables du genre tels que Mayer Hawthorne ou Benny Sings. Quelques jeunes groupes se sont emparés du mouvement récemment tels que les texans de Capyac ou les originaux de Parcels.

Le reste de l'EP demeure aussi efficace que son introduction et les remixes à paraître de DGTO et Rémi Caumont viennent épicer ces titres déjà très catchy.
A découvrir sans hésiter pour s'assurer une fin de semaine ensoleillée.





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Buy EP
Release Party

 

21 avril 2016

[NEWS] Fhin - Eh


Le producteur parisien Fhin continue de faire des émules grâce à ses productions toujours plus étonnantes et originales. Son troisième et nouveau single 'Eh' vient souligner la voix du jeune autodidacte et vient affirmer une fois de plus son identité si unique et futuriste.
L'occasion également d'annoncer la sortie de son premier EP fin juin prochain avec une release party au Pop-Up du label où il y aura de forte chance de nous retrouver...

Event fb: https://www.facebook.com/events/993470914072924/



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14 avril 2016

Tayrell, un duo piquant.



Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître: les frères Galicia on partagé leur premier morceau, Ngen, issu de leur premier projet à deux: Tayrell.
Tout droit venu de la night mexicaine connue pour sa large scène Tropical Bass, les jeunes musiciens préfèrent ne pas coller d'étiquettes à leur musique bien qu'ils soient particulièrement portés sur la chill wave et la french touch (le morceau Espoir de Darius ayant été un élément déclencheur du projet).

Leurs inspirations sont multiples pouvant aller de la contemplation d'une forêt en automne à la période psychédélique des Beatles (notamment A Day in A Life, morceau fétiche des frères). Ils se laissent porter par leurs sentiments afin d'arriver à la mise en place d'atmosphères particulières.
Le jeune duo, déjà repéré par Noisey Mexique est, en ce moment, en pleine ébullition et promet des surprises à foison!





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12 avril 2016

SAUX x ALIAT


Producteur hollandais hors-pair et playlisteur de l'extrême, SAUX impressionne par ses productions détendues et son goût pour les bonnes choses.
Repéré en 2014 avec un remix de Shy Girl qui a été toucher les 2M de plays sur soundcloud, il se fait remarquer auparavant par son talent de dénicheur sur le site 22TRACKS dans la playlist Indie Electronic.
Ses productions originales sont diffusées au goutte à goutte en enchaînant les singles discrets mais mémorables. Habituellement accompagné d'une belle voix, son dernier morceau LIWY devient la première oeuvre intégrale d'un artiste en pleine évolution.




L'occasion de revenir sur ses inspirations, ses goûts et ses couleurs au cours de 10 sons sélectionnés par ses soins :



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11 avril 2016

[INTERVIEW] w/ SG LEWIS

©Cécile Lienhard

On a rencontré le jeune et talentueux producteur anglais SG Lewis lors de son passage à l'opening du Pitchfork 2015 en octobre dernier. Il passait la semaine dernière à L'Olympia pour une deuxième fois au festival The Sound You Need ! Sa notoriété n'a cessé d'évoluer depuis l'apogée de son titre 'Warm' et la scène house/chill semble ne plus pouvoir se passer de ses remixes. Un jeune homme talentueux qui a les pieds sur terre en plus d'être doté d'une belle vision de l'avenir et d'une gentillesse à toute épreuve.


ALIAT : On va commencer par parler de ta musique, j'ai découvert ton travail il y a déjà quelques mois sur des grosses chaînes YouTube comme TheSoundYouNeed, il y a pire pour commencer !

SG Lewis : Oui c'est fou, au départ tu fais ta musique dans ta chambre et avant même que ta première chanson passe à la radio, à partir du moment ou une de tes chansons est sur une plateforme comme ça beaucoup de personnes vont écouter ce que tu fais. C'est un véritable tremplin et ça aide beaucoup.


ALIAT : C'est sur que c'est important pour les artistes d'être sur ces chaînes aujourd'hui. Aussi, tu es un peu différent des autres producteurs de musique électronique, on a l'impression que tu as besoin de mettre un peu de Soul dans tes productions. Tu as toujours perçu ta musique comme cette rencontre ?

SGL : Effectivement, j'ai toujours voulu lier les différents styles de musique que j'écoute. D'un côté, j'adore la musique électronique et de l'autre, j'ai toujours écouté les chanteurs comme Bon Iver et tout. J'ai joué de la guitare pendant pas mal de temps et quand j'écoutais ce genre de chansons je me disais qu'il fallait que j'apporte ce son particulier dans l'électro, en introduisant des «vrais instruments» par exemple.


ALIAT : On a l'image du producteur de musique électronique qui reste derrière ses platines à pousser quelques boutons pendant des heures, mais pour toi ça semble important de faire un vrai live avec tous tes instruments.

SGL : Absolument, je pense que je me situe au point de rencontre de la musique de songwritter et de l'électro du coup quand je dois jouer ma musique en live je le fais avec deux autres gars de mon groupe qui savent jouer de beaucoup d'instruments et on essaye de jouer un maximum de morceaux. C'est un vrai défi parce qu'au lieu de jouer le morceau exactement comme il a été enregistré, on peut le recréer et s'amuser, c'est excitant.


ALIAT : Tu es entrain de travailler sur un nouvel album pour l'été prochain, ça sera le même mood, avec d'autres chanteurs ?

SGL : Oui j'ai commencé à travailler un petit peu, j'ai des idées en tête mais je suis sûr que je vais avoir le temps de changer d'avis pas mal de fois ! Ce que j'ai en tête c'est bien sûr des morceaux, des collaborations mais aussi de belles instrumentales. Je veux que ce soit comme un voyage, que l'auditeur passe par plein d'émotions différentes. Je ne veux pas simplement une collection de singles qui n'ont pas grand chose à voir les uns avec les autres.


ALIAT : C'est la première fois que tu joues à Paris ?

SGL : J'avais déjà fait un Dj Set au premier festival de TheSoundYouNeed, c'était génial ! Il y avait plein de Djs et en plus c'est un festival qui est très suivi, donc il y avait énormément de monde. Quand t'es DJ, une grande part de ton activité c'est jouer dans des clubs pour faire danser les gens et j'adore ça ! Mais aujourd'hui c'est un défi différent de jouer en live, tu joues ta propre musique, le risque est plus grand, tu te mets à nu.

©Cécile Lienhard


ALIAT : Tu joues au Badaboum, c'est un des clubs les plus cool de Paris, il y a beaucoup de producteurs indés qui y jouent, comme Mura Masa qui passe juste après toi !

SGL : Oui ça a l'air d'être génial comme endroit ! En plus je suis un grand fan de ce que fait Mura Masa, j'espère qu'on pourra se rencontrer personnellement ce soir !




ALIAT : Comment as-tu réagi quand tu as appris que t'allais faire l'opening d'un gros festival comme le Pitchfork ?

SGL : J'avais déjà regardé des vidéos de James Blake et de Caribou que j'adore et qui avaient fait l'opening l'année dernière. J'ai dû regarder une cinquantaine de fois la prestation de James Blake en live, je suis un gros fan de sa musique. Je suis très content de jouer pour le Pitchfork, j'adore ce festival, en plus j'ai pas l'impression que ma musique soit à des milliers de kilomètres du reste du line up, c'est un peu un mix de tout ce qu'on peut y trouver.


ALIAT : En 2012, le monde découvre Disclosure avec le remix de Jessie Ware « Running » qui est devenu un tube. L'hiver dernier tu as aussi remixé Jessie Ware avec «You & I Forever», tu penses qu'elle est la clé du succès ? Car je te souhaite la même carrière que Disclosure !

SGL : (rires) Merci ! Disclosure, Jessie Ware et moi-même faisons parti du même label, du coup on a le même genre de son, le son de PMR. Je crois que Jessie a été une des premières à signer dessus, elle a une voix incroyable et n'hésite pas à donner de nouvelles opportunités à de jeunes artistes. Donc j'étais super content à l'idée de la remixer, même si j'étais un peu intimidé et comme tu l'as dit, elle a une voix très connue et Disclosure a déjà fait l'exercice avant moi !



ALIAT : Comment en es-tu arrivé à remixer Jessie Ware ? Comment s'est passé ta rencontre avec PMR ? 

SGL : Quand je les ai rencontrés, c'était au moment où ils avaient commencé à montrer de l'intérêt à mon égard. J'étais plus ou moins dans l'attente d'un contrat, je savais pas du tout ce qui allait se passer et là, ils me proposent de remixer Jessie. J'étais persuadé que c'était un test, j'étais super motivé. Ils m'ont envoyé le son vers 10h du matin, j'ai bu quatre cafés et je leur ai renvoyé le remix vers 15h ! Ils étaient un peu étonnés ! Normalement je mets plus de temps mais là c'était l'effervescence.

ALIAT : Revenons aussi sur le fait que tu as remixé directement le featuring Disclosure et Lorde, comment on en arrive à remixer Disclosure avec un tel succès ?

SGL : Par l'intermédiaire de PMR j'ai pu les rencontrer à Londres. On habite pas très loin, on sort aux mêmes endroits, ils sont adorables et on a fini par devenir copains. C'était plutôt logique que je prenne un son dans leur album à retravailler. Ils m'ont proposé de remixer un de leur titre, j'ai vu qu'il y avait un morceau avec Lorde (j'avais adoré Magnets). Mais alors que le remix de Jessie ne m'avait pris que quelques heures, là ça été plus compliqué parce que j'ai mis longtemps à être satisfait de mon travail. À chaque fois que j'essayais, je me disais « C'est pas assez bien » mais je voulais pas les faire attendre trop longtemps alors je me suis dit « Ok, essaye une dernière fois » et ça m'a plu. Après l'accueil a été génial, ça a eu un succès dingue sur SoundCloud en peu de temps, c'était la première fois qu'un morceau que je postais partait aussi fort!




ALIAT : J'ai lu dans une interview donné à RedBull que tu avais entendu Pharell Williams dans son émission de radio, avec Justin Timberlake et Cara Delevingne en invités, passer un de tes morceaux, ça doit être dingue !

SGL : Ouais c'est hallucinant ! Je savais qu'ils allaient passer un morceau de moi alors on s'est assis dans la cuisine avec mon père et ma mère et j'ai cru être en train de rêver. On peut pas s'imaginer ce que ça fait. Quand j'étais plus jeune c'était mes producteurs préférés ! J'aime aussi ce qu'ils font maintenant bien sûr... Mais les entendre discuter de ma musique c'était incroyable!

ALIAT : Il nous reste peu de temps, tu connais Kartell le producteur parisien qui a fait un remix de "No Less", on sent que tu es assez proche de l'empreinte du label Roche Musique, tu aurais pu en faire partie ! Qu'en penses-tu ?

SGL : Effectivement, je suis un gros fan de Kartell : lorsqu'on a proposé à des artistes de remixer, je me disais que si je pouvais choisir, je le prendrais lui, mais je ne pensais pas qu'il accepterait. J'aime beaucoup le travail du label Roche Music et la plupart de leurs artistes, j'en ai rencontré quelques uns au moment où je commençais et ils sont tous très sympas.



ALIAT : Pour finir, sache qu'on est jaloux de ta playlist Spotify « Chill and Relaxing Songs » parce qu'on voulait te demander quels morceaux écouter pour se tenir au chaud cet hiver ! Quels sont tes recommandations du moment ?

SGL : J'adore Majid Jordan qui signe sur le label de Drake (OVO) et l'album « Portraits » de Maribou State. Ce sont vraiment de très bons artistes, j'aurais bien envie de les voir en live, car j'en suis vraiment fan !





Propos recueillis par Faustine et Bastien
Photos : Cécile Lienhard

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05 avril 2016

[NEWS] Février - La Montagne



Le label Profil de Face, qui ne compte dans ses rangs que des artistes à l'identité visuelle et musicale singulière et originale (Moi Je, Vendredi sur Mer, Bleu Toucan...), a présenté son petit nouveau le mois dernier.
C'est le duo Février (à ne pas confondre avec leur homonyme norvégien, à qui l'on souhaite de changer de nom en premier) qui redonne ses lettres de noblesse à la cold wave française, qu'ils modernisent et qu'ils renouvellent avec le titre La Montagne. Le titre, à peine sorti, a trouvé son public et des critiques unanimes. Il ne tient plus qu'à vous d'en juger :



Louis et Olivier s'étaient démarqués l'été dernier avec le titre Vanish Away, qui a tout du titre taillé pour faire remuer les cocotiers et qui introduisait le renouveau du groupe :





Les compères s'étaient offert à la vibe tropicale qui envahissait nos quotidiens il y a de cela deux ans, mais ils ont préféré s'orienter vers une dynamique plus classe et moins grand public en faisant évoluer leurs arrangements et en affinant leur identité.

Un incontournable de 2016 dont on ne se privera pas de vous reparler dès la première occasion.

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ALIAT