KAMASUTRACK
"Des questions cocasses pour des réponses musicalement loquaces."
  
Oui c'est le printemps, oui ça bourgeonne, mais non, on ne se relâche pas. 
C'est tout du moins notre rencontre avec le jeune groupe de rock indie MARBLES qui nous le prouve.
Pour son nouveau délire, ALIAT est venu titiller les esprits musicaux des membres de ce mystique et très effervescent quartet pour en extraire la cellule souche de leur fascinante énergie scénique.
C'est ainsi sans pudeur que nos invités Max, Thibault, David et Lessia nous ouvrent les entrailles de leur intéressant et harmonieux répertoire rock'n'drôle.
I - Quel morceau voudrais-tu rendre obligatoire dans les programmes scolaires?
 
 Cramm - Three Trapped Tigers
Max  (Chant/Synthé/Basse) et Thibaut (Guitare) : A mettre a fond ! D'une  part pour très vite obtenir le calme dans la salle, et puis parce que si il  y a un groupe autour duquel on se retrouve tout les quatre, c'est TTT.  C'est hyper technique, barré au possible, strident, mais très  accessible, finalement.
Le gros problème de beaucoup de groupe de ce  genre (Math/Rock – Post Rock, Electrovegetariancore), c'est que l'excuse  de la complexité cache souvent un discours émotionnel assez pauvre, mais  l'album duquel Cramm est tiré (Route One or Die), lui, s'écoute d'une  traite, et on ne s'ennuie jamais, il y a une vraie efficacité pop, la  même qu'on retrouve dans Battles et Consorts. On a découvert ça au  festival Out of the Crowd, l'an dernier, depuis on en mange tout les jours,  matin midi et soir, il devrait même remplacer toutes les sonneries de  fin de cours de tout les lycées et collèges de France.  
II - Quel morceau écouterais-tu en rentrant bourré au petit matin?
David (Guitare) : Le soleil est une ampoule… Il est vrai qu'après  toute une nuit éveillé, on pourrait s'y méprendre ! Légère et frivole,  la guitare acoustique se marie à la perfection à  la voix envoutante de Steven Wilson dans une introduction tout en  douceur. En quelque sorte parfaite à qui aurait besoin d'un Dolicrâne. 
Cette légèreté, c'était sans compter l'arrivée peu après, de la  basse,  batterie et distorsion, histoire de bien se réveiller et  remettre les  idées au clair après cette nuit agitée. Rassurez-vous, le  tout est à la  fois puissant mais certainement pas usant à écouter. Un  solo de guitare,  puis un autre, quelques reverbs et delays bien ajustés.  Non ce n'est pas  ce rock agressif plongé dans un épais ragoût de  guitares saturées,  c'est simplement efficace, clair et complètement  motivant pour qui  souhaite regagner son chez-lui, avaler un demi litre  d'eau gazeuse et  terminer sa nuit.
Ça tombe bien, c'est juste le temps d'arriver à  l'outro, où l'on  retrouve notre chère guitare acoustique cette voix  si particulière  sur quelques bruits d'enfants qui jouent...
Il est temps de rejoindre le monde des songes !
III - Quel morceau serait-on surpris de trouver dans ton mp3?
  
Max : C'est très geek, je sais, mais cet OST squatte mon iPod©  depuis plus un an (et de toute façon, je suis un très gros geek). Le jeu  en lui même retourne le cerveau, mais la musique reste bien ancrée dans  l'esprit de ceux qui y ont gouté, tant elle est fabuleuse. Cette boucle  par exemple constitue une infime partie du jeu où il ne se passe  finalement pas grand chose, mais je me souviens m'y être arrêté pas loin  de 20 minutes pour écouter cette boucle. 
Le truc monstrueux chez Yamaoka, c'est la dimension qu'il donne à ses  nappes de synthés et de guitares, c'est à la foi glauque et magnifique,  pas juste mais musical, opaque mais lumineux, avec un beat un peu hip  hop storytelling, c'est une belle leçon de "avec 3 notes, je te raconte  une histoire". Du coup, avoir cet OST dans les oreilles aide a transformer n'importe quel  endroit ou tu passes en truc paranormal, il y' a d'ailleurs une grosse  influence Yamaoka quand j'ai fabriqué la nappe qui introduit This Town. 
IV - La track qui fait le plus pleurer au monde?
Thibaut : Dès les premières notes, le ton est donné. Seule track  sombre du sublime album de Baths, cette chanson, simple mais touchante, à  un potentiel émotionnel immense.
Il faut attendre deux bonnes minutes avant d'entendre (enfin) le  refrain qui m'apparaît comme une explosion de douleur. Puis cette  phrase qui revient sans cesse...
Nous avons chacun une chanson comme celle là, dissimulée au fin fond  de notre mp3, qu'on ne sort que les jours de déprime passagère. J'avoue  ne jamais avoir versé de larme pour aucune jolie mélodie. Mais si un  jours ça devait arriver... c'est évidemment celle-ci que je choisirai !
V - Quel morceau conseilles-tu pour réussir à conclure?
  
Max : Un pur trip. Sakamoto improvise au piano et Alva Noto glitche  ses  phrases, puis les sample, les tord, transforme les petits défauts   sonores (le clip, notamment) pour en faire quelque chose... d'une autre   planète tout simplement.
Il n'y a rien d'autre que du piano, mais ce  seul instrument  nous  emmène très loin. Objectivement, il n'y a rien de  romantique, mais ce  morceau a deux des plus grandes qualités pour  accompagner une  roucoulade : d’une part il y'a cette atmosphère ultra  minimale, qui  laisse une forte place à l'imaginaire, donc à l'envie, et  d’autre part,  on y trouve ce que je crois être le must en matière de  romantisme :  une track purement instrumentale. A mon sens, il est  d'usage dans ces  derniers moments (où le désir bat son plein et ou les hormones font  festin de nos sens), que tout le monde ... la ferme.
Et  puis (à titre plus personnel), entendre Bono, Doherty ou Chris  Martin beugler derrière moi dans ce genre de moment, ça aurait plutôt  tendance à  freiner mes ardeurs.
VI - Quel morceau pour se promener dans Londres? 
     
Lessia (Batterie) : Parfait pour zoner dans les coins d'Elephant  & Castle (où se trouve le BretonLABS, au passage), c'est peut-être  le tableau londonien qui caractérise le mieux l'Angleterre telle que  nous l'idéalisons, même si Londres n'est pas a proprement parlé la ville  anglaise qui nous attire le plus. Nous, ce serait plutot la grisaille  mancunienne des Smiths, New Order et Stone Roses, ou encore Bristol, d'où  viennent Portishead et Tricky.
Toutefois, on rêve tous du jour ou on se retrouvera à Buckingham  Palace autour d’un bon thé avec Sa Majesté qui nous donnera son avis sur  le nouvel album de Skrillex. 
VII - Quel morceau écouter après une rupture difficile?
      
Thibaut : J'imagine que pour toi aussi, cette chanson évoque la  bandes originales d'un film à caractère pornographique !? Je pense que  c'est voulu. Mais va savoir pourquoi, j'adore cette chanson.
Ça paraît évident ! Après une rupture difficile, tu as deux solution :  soit tu continues à pleurer toutes les larmes de ton corps en crachant  ta colère sur ton skyblog... soit tu relèves la tête. Cette chanson  colle parfaitement à la deuxième solution. Bon, j'exagère peut-être un  peu... Mais l'idée est là !
Parlons crûment : cette chanson exalte la sexualité effrénée et démesurée, remède immuable de tous les maux.
VIII - Quel morceau tu mettrais lors d'une attaque de zombies?   
  
Lessia : J'adore Mars Volta pour cet univers schizophrène et mulitforme qui lui est propre.
J'adore l'entrée explosive de la batterie… sans aucune transition! A  partir de cet instant il y a une super tension qui s'installe et qui ne  quitte jamais le morceau. Elle s'apaise parfois, mais reprend de plus  belle. Le rythme soutenu par les guitares me fait penser à une course  poursuite trépidante qui se termine à bout de souffle. Du début à la  fin, on est submergé par la puissance de ce morceau (qui porte  d’ailleurs merveilleusement bien son nom), idéal pour dégommer du zombie  au petit matin !
Bonus Stage - Quel est le morceau que vous mettriez pour faire repartir une soirée?
A la fooking unanimité : 
 Tout simplement parce que c'est le Band of the Year. C'est catchy,   dansant, un peu "culture du sample", gorgé de bidouille electro, pas  ostensiblement pop, mais quand même un peu. On les compare souvent à  Foals, mais leur groove un peu plus froid, donne clairement une  impression de renouveau par rapport a cette influence. Ils créent ainsi  un univers qui n'appartient qu'à notre époque, comme quoi malgré le  spleen ambiant, la crise économique et imminente invasion de nyan cats  qui nous guettent, on peut encore trouver matière à danser... rien de  mieux pour faire redémarrer une fête après le quart d'heure américain.
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