10 octobre 2015

[INTERVIEW] On a parlé album, musique et steak avec Oh Wonder.


Le 23 septembre dernier se tenait à Paris la première date hors UK du duo sensationnel Oh Wonder. C'est dans un Pop-Up du Label rempli de fans que quelques chanceux ont pu découvrir le tout premier live de Joséphine et Anthony, aka le duo qui a dévoilé une track par mois depuis un an, à l'occasion de la sortie de leur premier album.

Nous avons eu l'immense plaisir de rencontrer cette irrésistible paire de londoniens juste avant leur premier concert Parisien, mais aussi le troisième de leur très jeune existence.

Biens installés sur le mythique canapé du Pop-Up, cette mini salle de concert à la programmation avant-gardiste du 12ème arrondissement, les deux jeunes anglais se sont donnés à fond pour répondre à nos questions.

"One in a lifetime shot !"

ALIAT : Depuis quand la musique fait-elle partie de votre vie ?

Oh Wonder : (Anthony) : C’était probablement autour de mes 13 ans, quand mon oncle m’a offert ma première guitare. Il fait du blues et je tiens ça de lui. Il venait toutes les nuits dans notre maison et écrivait des chansons dans notre cuisine. Ça m’a plu de le voir et j’ai voulu essayer à mon tour.

(Joséphine) : J’ai commencé à prendre des leçons de piano à cinq ans et je suis tombée amoureuse de cet instrument, puis de beaucoup d’autres autour de mes 10 ans. C’est vers cet âge là que j’ai commencé à écrire mes premières chansons, qui étaient certainement horribles (rires). J’ai commencé à jouer sérieusement vers mes 16 ans.
Ce qui est sûr, c’est qu’on a toujours pris la musique sérieusement, pas comme un hobby, et on a toujours su que nous voulions devenir musiciens.
Nous étions déjà musiciens quand Oh Wonder est né, c’était juste un side-project.
On s’est rencontrés il y a quatre ans pendant une session d’enregistrement grâce à un ami commun. On a tout de suite été en phase, on aime les mêmes artistes, les mêmes albums… Ça a été naturel et instantané.

Quel est votre secret pour être aussi proches de vos fans ? Vous êtes très interactifs et répondez rapidement, c’est très agréable...

OW : Le fait de sortir des sons tous les mois aide à fidéliser les gens, si j’étais un fan je me sentirais récompensé. La régularité est une manière de dire “Merci de nous suivre, voilà une autre chanson.” On aimerait qu’il y ait plus d’heures dans une journée car nous recevons vraiment beaucoup de messages, des centaines par jour, donc c’est dur de répondre à tout le monde, mais c’est une responsabilité pour nous de le faire. C’est incroyable que les gens s’ouvrent autant et partagent des choses intimes comme leurs dépressions, leurs problèmes d’anxiété, de travail... C’est important pour nous de répondre et de rester connectés avec ces personnes. La musique m’a toujours aidé quand je me sentais mal, elle réconforte.

Dans une interview donnée à Noisey, vous disiez que la track "All We Do" vous est venue par hasard la veille d'un nouvel an. C'est aujourd'hui un de vos plus gros succès et elle passe aujourd'hui dans une pub télé. Comment ça s'est passé ?

OW : C’était très bizarre. Ça peut avoir l’air stupide mais c’était vraiment comme ça, c’est comme si nous avions déjà la chanson quelque part en nous et que nous l’avions juste retranscrite. J’ai commencé à jouer quelques notes au piano et ai commencé à chanter “All we do is hide away…” et c’était parti. À la fin on s’est regardé et on s’est dit : “on a une chanson !”

Après le concert, under the midnight moon.
Comme quoi, des fois c'est plus simple qu'il n'y paraît. Parlons de l'album ! On distingue désormais bien votre touche et l'ensemble est plutôt homogène au fil des tracks, était-ce volontaire ?

OW : Nous avons remarqué vers notre dixième chanson que nous commencions à avoir un style bien défini, mais pour notre deuxième album (BREAKING NEWS, ndlr), nous allons changer de style, expérimenter plus. Nous sommes très excités à l’idée de retourner en studio et de recommencer à écrire. Mais nous n’utiliserons plus le même système mensuel pour sortir nos chansons. C’était intéressant mais ça nous empêche d’écrire une vraie histoire tout au long de l’album. Nous voulons savoir ce que ça ferait d’écrire une trentaine de chansons et de choisir les meilleures.

Avez-vous l’intention de collaborer avec d’autres artistes ?

OW : On essaye de ne pas faire intervenir qui que ce soit dans le processus d’écriture. À côté de ce projet on écrit pour d’autres personnes, mais celles d’Oh Wonder ont quelque chose de plus spécial que toutes les autres. Nous avons bâti un lien particulier fondé sur une grande confiance. Si quelqu’un venait et s’imposait dans cette bulle, ce serait bizarre. Cela dit, nous aimerions beaucoup travailler avec d’autres producteurs et musiciens, en fonction de ce à quoi va ressembler le prochain album.

Oui et d'ailleurs, il y a eu énormément de remixes de vos tracks sur la toile. Quel est votre ressenti par rapport à ça ?

OW : Effectivement, il y a beaucoup de remixes. Cependant, nous n'avons pas partagé officiellement les stems (éléments séparés d'une chanson, ndlr) et il y a eu des centaines de remixes. Cela n’a pas de sens puisque nous voulons que nos chansons soient entendues exactement comme nous les avons écrites. Cela dit, il y a un remix que nous adorons, celui des parisiens Saje. Il est tellement bien ! La chanson est réinterprétée complètement différemment, c’est une entité à part, une nouvelle vie. Certainement notre remix préféré.



Y a-t-il une histoire derrière chacune de vos musiques, comme dans White Blood ?

OW : Oui, à part une ou deux, elles ont toutes une histoire. On promeut celle de White Blood car il ne s’agit pas de nous, mais de Steven, un homme incroyable.
(Joséphine) Steven vient juste de faire une conférence TED, j’étais en train de pleurer, c’était incroyable, il est génial. Toutes les chansons ont un sens spécial pour nous mais on n’en parle pas car on veut que le public puisse se les approprier et lui donner le sens qu’il veut.



On a vu des vidéos de votre premier live à Londres. Quel effet ça vous fait d’avoir un public entier reprenant vos chansons par cœur, dès votre premier live ?

OW : C’était la semaine dernière, il y avait 800 personnes, donc c’était plutôt grand. Tous nos concerts en Europe sont bookés pour plus de 500 personnes. Ce soir ce sera le plus petit concert que nous avons et allons donner, ça va être particulier. Ce sera magique d’avoir une ambiance aussi intime. Mais la salle est trop petite pour placer nos lumières, un O et un W géants, donc il va falloir les imaginer (rires) ! Quand nous reviendrons à Paris en novembre au Café de la Danse, elles y seront. C’est incroyable de voir le public et l’effet que produisent nos chansons sur les gens. On peut voir qu’ils donnent tout leur cœur quand ils reprennent nos chansons, c'est touchant, notamment parce que je fais la même chose quand je vais à des concerts.

Si vous deviez définir votre album en un mot ? 

OW : (Joséphine) Bonne question. Est-ce qu’on peut en choisir un chacun et les assembler ? Le mien serait “célébrer” (Anthony) ....… “la liberté”. Nous avons essayé pendant près de 10 ans de faire quelque chose comme cet album alors on se sent vraiment libre.

Et en une couleur ?

OW : Le violet !

Qu’écouteriez-vous si vous preniez le métro parisien chaque jour ?

OW :  (Joséphine) L’album "Solo Piano" de Chilly Gonzales est très inspirant. (Anthony) Et moi je choisirais un album de la franco-canadienne Feist.

Avez vous un endroit favoris pour prendre un café à Paris ? Et pour acheter un vinyle ?

OW : On ne s'est pas encore posé dans un café. Mais, on a mangé un incroyable STEAK (rires). Ça s'appelle Le Chenin au sud de Pigalle ! Et nous n’avons pas encore été dans un disquaire parisien. En revanche nous avons enregistré une reprise de "Lean On" dans un magasin de musique. (La boutique Home Studio, rue Victor Masse proche de Pigalle pour les intéressés, ndlr). C'était cool !

:: We found a little music shop in Paris and did an impromptu cover of Major Lazer's 'Lean On'... check it out! ::
Posted by Oh Wonder on mercredi 9 septembre 2015


Mêmes questions mais à Londres ?

OW : Il y a un endroit dans l’Est de Londres qui s’appelle Climpson & Sons, c'est très sympa. Tu peux y moudre toi même ton café avant de le boire, on vous le conseille ! Et pour le disquaire c’est le Rough Trade. (Joséphine) C’est marrant car je travaillais là-bas quand j’avais 18 ans et j’y ai beaucoup appris. J’étais la petite jeunette qui ne savait rien des groupes mythiques qu’on est censé connaître quand on fait de la musique. D’ailleurs on va bientôt à New York jouer dans un de leurs magasins, c'est dingue de se retrouver à la place des groupes que je regardais il y a quelques années !

Et pour finir, selon vous, quel est le meilleur album de tous les temps ?

OW : Notre album favori est le même, le premier album de Death Cab for Cutie !

Propos recueillis par Xénia, Valentin et Bastien.

Merci à l'équipe du Pop-Up du Label pour l'accueil 
et aux personnes de La Mission et Caroline Records 
pour avoir rendu cette rencontre possible !

Oh Wonder sera on concert au Café de la Danse à Paris le 3 novembre et annoncent déjà une troisième venue en mars 2016 !

Photo de famille

ALIAT